À tire d’alizés vers l’arrivée

C’est mérité. Depuis hier, les équipages d’Everial et de Dékuple ont touché les alizés profonds bien établis, qui leur permettent de franchement allonger la foulée en direction de Marie Galante, avec des vitesses moyennes de 14-15 nœud. La promesse de rallier l’arrivée se rapproche désormais de leurs étrave. Les marins, bons joueurs, se réjouissent de venir à bout de cette transat qui, au jeu des options, leur a résisté sur la longue route sud, les contraignant à ronger leur frein avant de cavaler, à leur tour, en direction de Marie Galante

Erwan Le Draoulec (Everial) : « On espère arriver autour de minuit, 1h00, TU, la nuit du 25-26 avril. On s'est bien bagarré entre nous il y a quelques jours avec les chiffres . Là, avec les algues, on a du mal à faire marcher le bateau parfaitement. Mais on s'applique, on a la voile du temps, on fait de notre mieux pour aller le plus vite possible. On est un peu motivé aussi par le fait d'arriver pas trop tard pour que ce soit pas trop compliqué, pour pour manger un bon petit plat. Au niveau du bateau, tout va super bien. Il y a quelques petites lignes sur la to-do list parce que sinon, ce serait pas normal, mais vraiment rien. Je suis clairement très content de ça, parce que la suite va vite s'enchaîner et on a un bateau au top. On doit abîmer un tout petit peu la quille à force  d’utiliser la corde à nœuds pour dégager les sargasses. Mais on essaie de faire aussi un petit peu attention. Maintenant, l'idée, c'est aussi d'arriver avec le bateau, avec toutes ces voiles bien propres. La cambuse du bord  en a pris un gros coup. Donc, il nous reste quelques petits lyophilisés. Je crois que c'est trois chacun, non plutôt deux. Mais Corentin a fait des calculs savants hier pour savoir combien on avait le droit de manger pour en avoir jusqu'au bout. Donc, je crois que le bilan, c’est qu’on avait le droit à un lyophilisé toutes les 14 heures, en sachant que le dernier sera au menu demain matin.

Franchement, il y a pire, mais il ne faudrait pas que ça traîne trop. On espère bien, en tout cas. On est est dans un flux d’alizés bien établi qui nous permet de garder une bonne vitesse jusqu’à Marie-Galante, si tout va bien. Il juste qu'il y ait pas trop de grains. C’est sûr qu'on cavale bien depuis deux jours. Cela devrait bien glisser jusqu'au bout. Là, je suis dans la barre en même temps que je vous parle ; et juste avant il y avait la musique qui tournait. On garde le moral, on vit un bon moment en mer. » 

William Mathelin-Moreau : « On est content parce qu'il y a toujours du vent. Toujours du vent, on a des belles nuits, des beaux couchers de soleil. On avance, on mange de la route. Seul petit bémol d'hier, c'est qu'on a eu énormément de sargasses. On s'est un peu battus toute la journée à  enlever les algues des safrans, à faire des marches arrières. On a bêtement oublié la corde à nœuds pour enlever les algues de la quille, donc on est obligés de faire des marches arrières, donc on perd un petit peu de temps. Sinon, ça va. La bonne humeur est toujours là.  On est sur les fins de stock de nourriture, on n’a pas de problèmes de ce point de vue là . L’arrivée se profile enfin. On a vu les belles images des autres arrivées, donc c'est sympa. On se voit arriver le 26 en fonction des fichiers. En début d’après-midi, heure de Marie-Galante. Il ne faut pas qu'on arrive trop tard pour qu'on ait toujours de l'air sur la côte ouest de l’île.

Je suis très content parce que dans tous les cas, c'est positif, même si on n’est pas encore arrivés, d'aller au bout d'une transat sur un bateau neuf, avec très peu de préparation. On a eu, je pense, du mal au début trouver les clés pour faire avancer le bateau. On a perdu pas mal de terrain comme ça. Mais là on voit que dans plus de 20 nœuds, le bateau est très rapide. Il est dans un état nickel. Il y a eu deux ou trois petits bricoles, mais vraiment pas grand-chose. Donc j'en suis évidemment content. C’était un très bon premier tir d'essai pour dégrossir  le fonctionnement du bateau. On pourrait se relâcher en se disant, ’est cuit, mais on essaie de garder le même rythme, de garder la même intensité qu’avant. On essaye surtout de rester focus jusqu’à bla fin, pour pas perdre de temps, pas arriver trop tard aussi pour vous et pour nos partenaires qui sont là à l’arrivée. Mais il nous faut aussi profiter des derniers instants en mer en ne perdant pas de vue qu’on a de la chance de faire ça.  C’est toujours un plaisir d’être en mer et on vit une belle aventure. On a pris une option risquée, qui qui n'a pas du tout marché, Évidemment, quand on est un peu isolés, il y a moins de jeu. Il y a quand même de la déception, mais on en tient du positif. »

Précédent
Précédent

Retour À L’École

Suivant
Suivant

8 bAteaux À bon PORT