Déclarations ÉQUIPAGE GROUPE SNEF

Xavier Macaire - skipper de Groupe SNEF :J'essaie de structurer le comment, quand, quel dosage de la toile, un peu moins de la manœuvre, comment on l'a fait, l'engagement. J'aime bien faire la gestion du bateau en fonction des conditions. Quand c'est un peu difficile. C'est un exercice dans lequel je m'éclate. On est tous très complémentaires, on a tous beaucoup de qualités, des qualités parfois un peu différentes. Et c'est ce qui a fait, je pense, la force de notre équipage de pouvoir se compléter comme ça les uns les autres. C'était vraiment chouette. C'est une belle transat, un bel échange. Elle était très technique cette transat. Une grosse dépression dès le début dans le golfe de Gascogne. Ensuite, le choix de la route sud ou de la route nord, qui aujourd'hui paraît évident, maintenant qu'on est arrivé loin devant, mais qui ne l'était pas forcément au moment de faire le choix. Une dépression à passer au moment où on passe les îles des Açores, qui était une marque de parcours, une dépression à passer, mais très musclée. On a eu une rafale à 47 nœuds, on a fait des pointes de vitesse à 29 nœuds. On a eu un lift de tangage à 21 degrés dans une pente. Je sais pas si ça parle, mais c'est assez engagé. Ça fait un peu peur quand on voit le bateau plonger à 21 degrés dans une pente. Et puis, un petit anticyclone. Et puis, à nouveau, une dépression à passer au plus proche du centre pour pouvoir finalement reprendre les Alizés et arriver à Marie-Galante. Donc tout ça, c'était très technique et on s'est éclaté dans ce jeu-là. Je pense qu'on a tous les trois ont pris beaucoup de plaisir à jouer là-dedans. Et avec le concurrent, bien sûr, qui nous a tenu la dragée, qui nous a donné du fil à retordre. Acrobatica, ils étaient vraiment au top. On n'était pas sûr de pouvoir réussir à les doubler et à rester devant eux. Et on a tout donné, on a réussi. Je pense qu'on peut être très content de nous.

De nuit, avec un vent un peu spécial, il recolle à 2 milles là, on se dit : Ça ne va pas le faire s'ils vont plus vite que nous. Donc là, on a changé de mode, on a mis le bateau en mode loffer, vite, on a ré accéléré. Et là, on a trouvé un mode, on est reparti et ça y est, on a On commençait à creuser l'avance à partir de ce moment-là. On s'était mis une target, c'était de se dire: Il faut creuser le plus possible. On s'était mis des targets, on s'était mis la médaille de bronze, c'est 10 milles, la médaille d'argent, c'est 30 milles, la médaille d'or, c'est 50 milles d'avance. On a eu la médaille d'argent, on a réussi à les distancer de 30 milles sur la descente. Finalement, eux sont revenus à la fin, parce que nous, on a buté un peu dans le vent mollissant un peu avant l'arrivée. Et eux ont recollé, mais c'était inquiétant pour nous, évidemment. Même quand on a les 25 milles d'avance, on voyait que ça recollait derrière, 25 milles, 20 milles, 15 milles. C'était forcément un peu stressant pour nous ”.

Pierre Leboucher - Groupe SNEF : “ C'est ma première, donc je suis hyper content. Et encore merci à Xavier de m'avoir embarqué. Non, pour moi, c'était vraiment une transat hyper complète. On a eu des conditions météo qui n'étaient pas forcément adaptées au bateau. On s'est accroché tout le début pour pas perdre de distance. Ça, c'était vraiment un point où on a réussi à vraiment se battre et trouver les clés du bateau. On a trouvé des nouvelles clés pour vraiment accrocher et aller de plus en plus vite. Un autre point, c'était vraiment la stratégie. C'était vraiment dur et c'était chouette parce qu’être trois, Carlos nous a montré des nouveaux trucs, enfin, moi, des trucs que je ne connaissais pas. Donc c'était assez pointu de jouer dans toutes les dépressions qu'on avait à passer, plein de petits points de passage. Mais comme c'était serré avec les gars derrière il fallait vraiment être précis. Et puis, le troisième point pour moi, c'était la gestion du marin. Parce qu'on est passé dans les endroits où c'était vraiment engagé. Et là, Xavier, il a fait vraiment le taf, il il a posé le jeu quand il fallait ”.

Carlos Manera Pascual - Groupe SNEF : “ Moi, je suis très content parce que, comme dit Pierre, c'est aussi ma première victoire en transat. Donc c'est incroyable de partager avec ces deux grands marins et d'apprendre beaucoup d'eux. Donc pour moi, c'est très cool de voir un petit peu cette différence de transfert de basse pression, d'anticyclone et cette course que je n'ai jamais faite avant. J'ai toujours le scanner. Et donc c'était très intéressant pour moi pour apprendre beaucoup de choses différentes. Aussi, je trouve qu'on a un bon bon feeling à bord. Je suis très content parce que pour moi, c'est la première fois que je navigue en français dans une course très longue. J'ai appris  beaucoup de français et aussi beaucoup appris à naviguer et je pense qu'on ne s’est pas trompé beaucoup de choses. Moi, j'ai trouvé très bien le feeling avec les deux. Je suis très content”.

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Une victoire, un record, et bien plus encore…

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