le bel Ă©lan de la nouvelle transat de printemps

Avec le Grand Prix Marie-Galante, suivi de la remise de prix en prĂ©sence du public face Ă  la baie de Saint-Louis, le rideau est tombĂ©, ce  week-end sur la Niji40. Du dĂ©but Ă  la fin - du camp de base de KernĂ©vel en rade de Lorient, des arrivĂ©es en  Guadeloupe, en passant par le dĂ©part au large de Palais Ă  Belle-Île-en-Mer - cette transat a tenu toutes ses promesses autour des 13 Ă©quipages qui ont rĂ©pondu Ă  l’appel. Pour une premiĂšre, c’est une vraie rĂ©ussite aux dires des 39 marins ambassadeurs, pas avares de bons mots pour dĂ©crire l’intensitĂ© d’une course disputĂ©e au meilleur niveau de compĂ©tition sur son format original Ă  trois.

Au premier rang du succĂšs de cette nouvelle course inscrite au calendrier de la Class40 rĂ©side son parcours, qui se fredonne comme une ritournelle nourrie par l’imaginaire collectif d’une chanson populaire reliant ces deux Ăźles. De 3 470 milles thĂ©oriques (6 426 km), le tracĂ© de la Niji40, via l’üle de Santa-Maria aux Açores, laisse le champ libre Ă  la stratĂ©gie et la porte ouverte aux options. Le scĂ©nario de la course a vu la flotte se scinder en deux aprĂšs le passage du cap Finisterre : le peloton au nord, quitte Ă  endurer trois jours de prĂšs sur un mĂȘme bord ; et deux bateaux qui plongent  en quĂȘte des vents d’alizĂ©s synonymes de transat au portant sous le soleil et grand spi. On connaĂźt dĂ©sormais la suite : la victoire implacable du groupe privilĂ©giant une trajectoire plus complexe et plus directe face au duo de bateaux freinĂ©s sur l’autoroute du sud.

“Elle Ă©tait trĂšs technique, cette transat ; avec une grosse dĂ©pression dans le golfe de Gascogne, suivie ensuite par le choix de route, qui aujourd'hui paraĂźt Ă©vident, mais qui ne l'Ă©tait pas forcĂ©ment au moment de le faire. On a rencontrĂ© ensuite une dĂ©pression trĂšs musclĂ©e au passage des Açores, avec des rafales Ă  47 nƓuds et des pointes de vitesse Ă  29 nƓuds”, raconte Xavier Macaire, skipper de Groupe SNEF. AprĂšs 14 jours et 21 heures de course, il Ă©tablit, aux cĂŽtĂ©s de Pierre Leboucher et Carlos Manera Pascual, le premier temps de rĂ©fĂ©rence de cette Niji40 2024.

Les chiffres de la transat

Du sens marin, de la finesse tactique et une belle cohĂ©sion d’équipage ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour maintenir la cadence tout au long de cette transat engagĂ©e, et s’imposer. En tĂ©moigne le record sur 24 heures et ce joli score de 433 milles parcourus Ă  18,06 nƓuds  par le trio d’Acrobatica (Alberto Riva) Ă©tabli dans le sud-ouest des Açores.  Record battu et pari tenu par cette Niji40 qui a offert  l’opportunitĂ© aux Ă©quipages de pousser les curseurs de leurs coursiers ocĂ©aniques Ă  100% de leur potentiel de performance.

Parmi les autres chiffres Ă  retenir, citons les 4 023 milles (7 450 km) rĂ©ellement parcourus par Captain Alternance (KĂ©ni Piperol), 5Ăš, qui signe la trajectoire la plus courte, contre les 4 950 milles  (9 167 km) au compteur de DĂ©kuple (William Mathelin Moreau), engagĂ©, comme Everial (Erwan le Draoulec) sur la longue route du sud. Ce dixiĂšme concurrent sur la ligne d’arrivĂ©e concĂšde un Ă©cart de 4 jours et 8 heures sur le premier.  Ă€ bord d’un bateau flambant neuf dont il prĂ©servĂ© l’intĂ©gritĂ©, il ferme la marche de la flotte, qui dĂ©plore trois abandons depuis le dĂ©part le 7 avril de Belle-Île-en-Mer : ceux des Ă©quipages de Tyrolit (Matteo Sericano), de Tohu-Bohu (Bertrand Guillonneau)  et d’Interaction (Yannig Livory).

Les ingrédients du succÚs

Sur les quais de Saint-Louis de Marie-Galante, les 30 marins Ă  bon port sont unanimes. L’alchimie du format Ă  trois a fonctionnĂ© pour donner lieu Ă  une compĂ©tition d’une rare intensitĂ©, agrĂ©mentĂ©e du plaisir de partager une aventure collective.  â€œĂ€ trois, les marins peuvent Ă©changer autour des fichiers mĂ©tĂ©o qu'ils ont ou la tactique ou la stratĂ©gie de course. Tous ont apprĂ©ciĂ© ce format original qui leur a permis de beaucoup Ă©changer entre-eux”, indique Emmanuel Bachellerie, associĂ© d’Ultim Sailing, qui souligne aussi le volume de contenus - photos, vidĂ©os, mots du jour - envoyĂ©s par les Ă©quipages pour nourrir le rĂ©cit de cette transat auprĂšs des mĂ©dias, partenaires et sponsors. Autre source de grande satisfaction qui fait dĂ©sormais la marque de fabrique de cette transat co-construite avec la Class40 : “les dotations reversĂ©es Ă  tous les concurrents pour un montant total de 50 000 €, en considĂ©rant qu’il est normal que les compĂ©titeurs gagnent des primes Ă  l’échelle d’une transatlantique.”

Enfin il est difficile de ne pas saluer le formidable accueil rĂ©servĂ© Ă  la course des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. “À Belle-Île-en-Mer, nous Ă©tions attendus. Cette transatlantique  n'Ă©tait pas revenue depuis 15 ans. On a quittĂ© Belle-Île-en-Mer, trĂšs tristes parce qu'il y avait une incroyable effervescence. La population s'est tellement vite rĂ©-appropriĂ©e cette course. À Marie-Galante, on a vĂ©cu des arrivĂ©es fabuleuses, notamment celle de KĂ©ni Piperol. Toute la population de l’üle est venue heureuse et fiĂšre d’accueillir le marin guadeloupĂ©en”, ajoute Mathieu Sarrot, associĂ© d’Ultim Sailing.

Cette ferveur populaire, la prĂ©sence de Laurent Voulzy, “parrain Ă©ternel” et investi au dĂ©part comme aux arrivĂ©es sont autant de moments de partage qui font renaĂźtre le comitĂ© de jumelage en rĂ©crĂ©ant un pont entre ces deux territoires insulaires. Et qui garantissent le retour prochain de la Niji40 pour une deuxiĂšme Ă©dition


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